Start-up

La Licorne qui cache la forêt

Omniprésente, la licorne est aujourd’hui dans tous les esprits, toutes les discussions. Coqueluche de la génération Y, cet animal légendaire fait rêver aussi les entrepreneurs de tous âges, nourris des succès de Airbnb, Uber, SpaceX, Pinterest, Snapchat ou BlaBlaCar. Retour sur un phénomène qui cache un écosystème vivace qui mérite d’être valorisé.

C’est Aileen Lee, une spécialiste américaine en capital-risque, qui aurait utilisé pour la première fois dans une étude en 2013, le terme de « licorne » pour caractériser la rareté des startups valorisées à plus d’un milliard de dollars. Ancré dans l’heroic fantasy, une culture compatible avec celle des geeks, le terme a très vite accroché.

Ce n’est qu’en 2016 que la première startup suisse a rejoint ce club fermé qui comptait 150 startups en 2015 selon le magazine Fortune. C’est MindMaze qui a obtenu ce statut, grâce à des fonds étrangers, une centaine de millions de dollars en l’occurrence. Lancée en 2012 par Tej Tadi, alors doctorant à l’EPFL, MindMaze est une plateforme de neuro-réhabilitation qui aide les personnes ayant subi un AVC (accident vasculaire cérébral) à récupérer leurs fonctions motrices plus rapidement grâce à la réalité virtuelle.

En levant au mois d’août plus d’un milliard de dollars, la startup pharmaceutique baloise d’origine américaine Roivant Science devenait la seconde licorne suisse. Très récemment, elle a été suivie par ADC Therapeutics. Basée au Biopôle d’Epalinges, la startup vaudoise fondée en 2012 par Chris Martin et Michael Forer développe des médicaments contre le cancer. Avec cette levée de fonds, l’entreprise devient la troisième licorne suisse et la seconde de la Health Valley lémanique.

Si ces résultats – et le prestige qui vont avec – font rêver des entrepreneurs de tous les âges, il est impératif de garder à l’esprit les vrais enjeux des startups pour nos économies : la création de nouveaux emplois et le renouvellement de nos entreprises, qui sont confrontées à un monde qui se transforme très rapidement.

Le Canton de Vaud l’a bien compris en lançant en 2016 l’initiative Scale-Up Vaud, une démarche pionnière en Suisse. Rappelons que les entreprises labellisées « Scale-up Vaud » ont une croissance moyenne de nouveaux emplois de plus de 20% par an et comptent au moins 10 employés sous contrat fixe.

Une année après le lancement du programme de soutien aux entreprises à fort potentiel, les résultats sont très positifs. 14 scale-ups labellisées l’an dernier représentent un total de 899 emplois, dont 632 en Suisse, selon une mesure de janvier 2017. En 2016, elles ont créé 140 emplois en Suisse, comparé à 83 pour 2015. Aujourd’hui, 21 entreprises bénéficient du label qui vise à les valoriser et à soutenir leur croissance

Devenues de véritables sources d’inspiration et d’intérêt médiatique, les licornes ne doivent pas nous faire oublier que notre écosystème de l’innovation recèle des startups à différents stades de croissance. Dans tous les cas, d’après mon expérience, elles sont le fruit de beaucoup de sacrifices et de travail et de temps investis. Tout cela mérite bien que l’on s’y intéresse aussi.

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