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Edito : Publicité sexiste, en quoi est-ce utile d’interdire ce qui est déjà interdit ?

Mardi soir, le Grand Conseil vaudois a décidé à l’unanimité de bannir les publicités sexistes de l’espace public. Etant donné que la réservation des surfaces d’affichage est du ressort des communes, ce sont ces dernières qui resteront compétentes pour prendre les décisions d’interdiction. Une commission consultative donnera des préavis.

Point de « censure a averti Jacqueline de Quattro, conseillère d’Etat vaudoise. « Il ne s’agit pas de refuser l’utilisation de l’image d’un homme ou d’une femme. Mais, bien de respect de la dignité humaine, des hommes comme des femmes, avec la volonté de protéger les enfants d’images dégradantes ».

Contacté, le président de la section romande de KS/CS Communication Suisse, Vincent Antonioli a d’emblée affirmé que son association réprouve également toute forme de publicité sexiste. Raison pour laquelle, la Commission suisse pour la loyauté a notamment été crée en 1966, pour garantir l’auto-contrôle en matière de publicité. « Cette faitière est une institution neutre et indépendante de la branche de la communication. Tout citoyen peut la saisir pour se plaindre du contenu d’une publicité quelle soit jugée sexiste ou fallacieuse. La profession n’est pas irresponsable, elle a toujours cherché à réguler, pour sa survie, les messages excessifs.  »

Dès lors qu’apporte cette nouvelle loi ?
En droit, comme en politique, le contexte est très important. La grève des femmes a été ces jours-ci le point d’orgue des revendications féministes en Suisse. Rappeler que l’on souhaite préserver la dignité de l’image de la femme, trop souvent l’objet de détournements publicitaires, est un acte militant et politique. Mais force est de constater que la publicité dans l’espace public (affiches, écrans) a changé ces dernières années. Les publicités « porno-chics » dont font références’ les militantes ont déjà plus de 30 ans. Dans nos rues, on vente désormais surtout des abonnements téléphoniques, des boissons ou des voitures. Ce qui explique pourquoi les affiches sont devenues surtout informatives.

Aujourd’hui, le lieu de tous les débat, quant à l’image de la femme, est Internet. Là, on retrouve de tout : de la jeune fille mineure qui fait la promotion de produits de beauté, aux influenceuses qui font de la pub sans la moindre éthique et transparence. Pour rappel, en ligne le nombre de vues et de visionnements de vidéos est bien plus important que l’OTS (opportunity to see) d’une affiche. Que penser de cette tendance qui transforme la femme en support de commercialisation après avoir été objet de séduction ? Cet édito ne résoudra pas cette question, mais quitte à ouvrir le débat, posons-nous les questions qui concernent notre époque !

Pour tous ceux et celles qui ne connaissaient pas la Commission suisse pour la loyauté, voici son site

Victoria Marchand

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