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Si à 50 ans on n’a pas un “bot”, on a quand même raté sa vie

Il me reste environ 3 ans pour me rattraper. Non pas que je me prenne pour un président mais bien parce que tout le monde aura bientôt son propre “bot” (diminutif anglais du mot robot), comprenez son propre avatar automatisé sur le web.

La montée en puissance des messageries instantanées, couplées à des moteurs d’intelligence artificielle toujours plus performants, ne laissent plus planer le doute: le web social (les réseaux sociaux) de demain sera robotisé. Désormais, ce ne sont plus seulement les robots hautement sophistiqués de Google qui quadrillent la toile, mais une nouvelle espèce d’avatars domestiques capables d’interagir en direct avec l’internaute. Imaginez la situation suivante: vous ouvrez Facebook Messenger sur votre smartphone et communiquez avec votre meilleur-e ami-e qui est en ligne au même moment. Tout se passe le plus normalement du monde, vous conversez comme à l’accoutumée, face à la photo de profil souriante de votre ami-e. La seule différence, c’est que vos messages sont analysés par un robot qui se charge également de vous répondre en temps réel.

Comme souvent, ce sont les Etats-Unis qui donnent le ton. Ce n’est autre que Barack Obama qui vient d’annoncer la mise en fonction de son bot présidentiel sur Facebook Messenger. Les personnalités de la scène technologique américaine telles que Gary Vaynerchuk ou Chris Messina ne sont pas en reste et proposent également leur propre chatbot.

Facebook n’est pas le seul fournisseur de solution dans ce domaine. Ses trois concurrents au sein des GAFA se sont lancés il y a quelques années déjà dans la course à l’intelligence artificielle. A coups de rachats massifs de start-ups, tous tentent de prendre l’avantage dans un secteur qui va bouleverser l’économie. L’enjeu n’est pas tant l’automatisation que l’apprentissage automatique (machine learning en anglais), autrement dit la capacité du robot à auto-apprendre et à adapter ses réponses en fonction des schémas détectés dans la masse des données collectées.

Nous sommes donc confrontés à une technologie qui saura bientôt anticiper les besoins des utilisateurs en leur proposant de façon proactive un contenu, un service ou un produit. Ainsi, nous entrons de plein pied dans l’ère du marketing prédictif.

Du côté de l’internaute, son temps d’utilisation est en train de basculer peu à peu des app mobiles vers les messageries instantanées. Ces dernières deviennent un touchpoint (point de contact) stratégique pour les marketeurs. C’est à cet endroit que l’on peut augmenter la plage d’exposition aux produits / services et, par conséquent, augmenter le temps d’attention.

Les robots spécialisés dans un service en particulier (commande de taxi Uber, paiement de facture, assistant de voyage, etc.) se multiplient ; Facebook M et Google Allo seront bientôt nos assistants personnels au quotidien. Lorsque le smartphone ne sera pas à portée de main, Google Home ou Amazon Alexa prendront le relai. Ainsi, que cela soit au travers du smartphone ou d’un autre device connecté, nous serons bientôt exposés en permanence aux contenus très ciblés, savamment préparés à notre intention par des robots.

Cette évolution spectaculaire des capacités d’intelligence artificielle et des possibilités d’automatisation, et l’omniprésence programmée des robots dans notre quotidien génèrent évidemment une longue liste de questions éthiques et juridiques, assez épineuses pour certaines. Jusqu’où peut-on aller dans la simulation d’un être humain existant? Qui portera la responsabilité des actions / réactions du robot? Ces questions et bien d’autres sont encore sans réponse.

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