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Grégoire Nappey, Le Matin : « le branding passe aussi par le contrôle des commentaires »

Afin de gérer les dérapages verbaux, Le Matin a décidé de changer la gestion des commentaires sur son site. Désormais, la seule inscription à la plateforme ne suffira plus, il faudra laisser son numéro de mobile. Grégoire Nappey, rédacteur en chef du Matin, nous en dit plus…

Pourquoi vous décidez-vous à agir aujourd’hui ?
Pour prévenir tout risque de débordement. Il y a une minorité d’internautes qui polluent régulièrement notre site avec des commentaires haineux et injurieux. Compte tenu du traffic de notre site, nos équipes web ne peuvent tout contrôler. En tant qu’éditeur, nous sommes tenus pour responsable des messages qui sont publiés, nous ne voulons plus prendre ce risque.

Donc pour le prévenir, vous avez changé les conditions de publication online.
Exactement. Il n’est désormais plus possible de s’inscrire via son compte Facebook et pour laisser un commentaire, il va falloir compléter son profile et laisser son numéro de mobile afin que la validation par SMS soit possible.

Une manière également de collecter des numéros très précieux…
Notre ambition ici n’est pas de faire du marketing mais de la prévention. Le branding passe aussi par le contrôle des commentaires. Nous tenons à notre marque et ne voulons pas qu’elle soit associée à ces commentaires agressifs, ces insultes ou ces calomnies.

On pourrait arguer que ce type de contrôle s’apparente à une censure. Que répondez-vous ?
Que là n’est pas la question. A l’époque du courrier des lecteurs, les éditeurs modéraient déjà les commentaires qui apparaissent dans leurs titres. Il est temps de revenir à ce type de contrôle autant pour le bien-être du public que pour la tranquillité des maisons d’éditions car certains dérapages sont juridiquement répréhensibles.

Sociologiquement parlant, vous devez faire face à un public dont la parole s’est libérée ou à une généralisation de l’usage des réseaux sociaux ?
Les deux. Nous sommes un journal populaire et les sujets sont très grand public. Par conséquent, chacun peut avoir un avis. Mais la vie en communauté doit avoir ses règles. Et nous estimons les avoir franchies, d’où notre initiative qui est une première en Suisse.

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