Tendances

Des données et des hommes

90% des données existantes aujourd’hui ont été produites dans les deux dernières années. Un mois de production de données fin par l’humanité de fin 2012 excède la totalité des données produites entre l’invention de l’écriture et celle de l’iPod.

Le sujet est vaste. En effet, aujourd’hui avec les réseaux sociaux, la connexion permanente au web via divers appareils et l’explosion du nombre d’objets connectés au réseau, la production de données croît de façon exponentielle. Et n’est pas prête de s’arrêter. Que faire de ces données, qui les possèdent et qui peut les utiliser seront trois des grandes questions commerciales, légales et citoyennes de ces 15 prochaines années.

Dans le domaine de la communication et des médias, ces données permettent de faire de nouvelles formes de contenus et d’offrir de la valeur ajoutée de façon différente. Pour les médias, le journalisme des données combine innovation et classicisme dans la manière de produire du contenu. Les exemples du « Guardian » avec l’affaire des notes de frais du Parlement anglais, ou le travail permanent d’un site comme owni.fr, montre que l’utilisation de données peut permettre de fournir une objectivisation plus forte des articles, simplifie le partage des sources et contribue à lever le doute déontologique de manière empirique.

La deuxième utilisation, en termes de communication par les institutions publiques ou les grandes entreprises de données qu’elles possèdent, peut être groupée sous la bannière « open data ». L’idée est que les créateurs et détenteurs de données les ouvrent aux citoyens/consommateurs qui en ont été à l’origine. Entre aspiration à la transparence et attrait pour la sécurité du secret, la plupart des collectivités publiques combinent une volonté d’ouvrir leurs données, impulsée par les états et l’UE, et de l’autre, peinent à identifier les services à valeur ajoutée et les modèles d’affaires associés qui pourraient être créés avec ces données.

Enfin, une dernière tendance de création de données émerge de plus en plus est celle du « self-tracking » avec différentes dimensions, que ce soit celle du « life-loging » (numériser toutes les étapes clés de sa vie) ou celle du « quantified-self » (créer des données sur soi-même pour mieux se comprendre), et intéresse autant les geeks, que les fans de statistiques ou les passionnés de santé 2.0.
Dans une perspective un peu plus futuriste, sans être science-fictionnelle, ces pratiques seront combinées à des outils de psychologie cognitive de manière à permettre une première forme d’immortalité digitale, par la création d’une copie électronique valide de la personne basée sur l’agrégation de toutes ses données mémorielles, comportementales, physiques et cognitives.

Clément Charles
ATC Future Medias SA

clement@cominmag.ch

http://www.toutlecontenu.com/

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